Le cépage abouriou est un cépage autochtone au sud-ouest de la France. Son nom vient de l’occitan « aboriu » signifiant « précoce ». Ce cépage rouge serait issu d’un semi ayant donné une treille trouvée dans les années 1880 à Villeréal. Ce cep a été multiplié par bouture jusqu’à devenir le cépage emblématique de cette région.
Aujourd’hui l’abouriou est présent dans le Lot-et-Garonne sur
un peu moins de 350 ha, notamment sur l’AOC Côtes du Marmandais.
Cette appellation de 1’300 ha est située aux portes du vignoble Bordelais.
Longtemps cachée par son voisin (encore aujourd’hui) cette région se
différencie par son terroir et la composition de ses assemblages.
En 1990 le vignoble du marmandais deviens une AOC. Jusqu’alors les vins étaient composés des mêmes cépages que son voisin. Cette nouvelle législation obligea les vignerons à utiliser au moins 25% de cépages du sud-ouest dans leurs assemblages. Le malbec, le fer servadou, l’abouriou… gagnèrent ainsi du terrain et permirent aux vins de se démarquer de son proche voisin.
A l’âge de 23 ans, après une formation d’œnologie à Tour Blanche (dans le Sauternais) et un tour du monde viticole, Emilien reprend les parcelles du domaine familiale. Les 4.5 ha de vignes, situées sur la rive gauche de la Garonne sont âgés de 30 ans et plus. Ces vignes, en appellation Côtes-du-Marmandais, reposent sur des sols argilo-graveleux et argilo-calcaire.
Avant qu’Emilien ne reprenne les rênes du domaine le raisin était destiné à la cave coopérative du marmandais. Il se met alors au défi de faire ses propres cuvés. Et c’est pari gagné !
En 2016, avec le soutien du vigneron réputé Elian Da Ros, il met en bouteille le premier millésime du Domaine Emilien Jean . Dans un esprit proche de la nature (labélisé bio en 2018), il met tout en œuvre pour produire un raisin et un vin à son image : précis et généreux. A la cave les vins se font grâce aux levures indigènes. Les élevages sont réalisés dans des grands contenants, entre 400 L et 600 L, de plusieurs passages, afin de ne pas marquer le vin.
La cuvée anthophila est composé à parts égales de malbec, cabernet-franc, et d’abouriou.
Le nez, sur la gourmandise, est marqué par les fruits noirs comme la mûre. A l’aération les arômes deviennent plus subtils à la fois épicés et légèrement floraux. Les 18 mois passés sous-bois sont très bien intégrés.
En bouche on retrouve la gourmandise des fruits rouges bien murs comme la cerise. Le vin trouve son équilibre grâce à une belle acidité. La structure tannique, encore ferme, donne à ce vin un joli potentiel de garde. Les caudalies sont nombreuses. C’est un vin de gastronomie.